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  • Photo du rédacteurLucas G. Blanchard

Alien Covenant (8/8)


Si j'ai assez bien aimé Prometheus, mon avis pour Covenant est relativement le même. Je crois que ce film est parvenu à créer une suite satisfaisante à Prometheus tout en reliant ce film plus étroitement à la saga alien, ce que n'avait pas fait son prédécesseur.


Les personnages sont ici bien plus réussis. On connait plus ou moins chacun d'entre eux. Ce n'est certes pas un film de Peter Jackson, mais la cohésion de l'équipe reste tout de même bonne, si l'on oublie quelques répliques gênantes. De ce côté, il y a donc eu du progrès par rapport à Prometheus. Évidemment, c'est un film Alien, ce qui signifie que la majorité des personnages ne sont là que pour mourir à l'arrivée des monstres.


Pourtant, ici, le scénario semble un peu plus complexe qu'à l'habitude, car l'on mêle un film Alien à la suite de l'Origin Story débuté dans Prometheus. Cela crée un rythme un peu différemment et impacte le suspens négativement. Les scènes d'Origin Story entrecoupent le suspens au film de Slasher, ce qui ralentit obligatoirement l'histoire dans tous les points de vue. Si l'entre deux fonctionne à certains moments, il coupe parfois totalement le suspens pour d'autre.



Je me dois aussi de parler du quatrième acte, la marque de fabrique des films Alien. Je n'ai jamais vraiment eu de problème avec ce gimmick auparavant. Il rajoute habituellement un élément de surprise qui allonge le climax d'une manière assez satisfaisant dans les autres films. Pourtant, ici, j'ai trouvé ce quatrième acte un peu de trop. La scène sous le vaisseau est vraiment irréaliste et la clarté de la scène enlève toute forme de terreur et de suspens. La créature est en plein jour et on nous la montre sans aucune gêne. Ainsi, la scène est plutôt inintéressante, d'autant plus qu'elle a lieu en plein air, ce qui n'est vraiment pas propice à une scène horrifique.


Le réel intérêt de ce film est la suite de l'histoire du personnage de David, ainsi que l'interaction qu'il a avec son double, Walter. Ici, le côté philosophique concernant la création de l'homme et, par extension, des robots est poussé à son paroxysme dans des scènes de dialogues assez réussi, où David expose sa vision des choses. En outre l'on découvre qu'il est le créateur des Aliens. C'est lui qui, suite à de nombreuses expériences concernant la "black goo", est parvenu à inventer les Aliens. Si ce retournement de situation ne fait aucun sens et est une erreur scénaristique grossière, la révélation fait tout de même son effet.


Un magnifique clin d'oeil à la série de peinture d'Arnold Böckline; l'ile de la mort. Ce détail est probablement aussi une référence à H. R. Geiger, l'artiste ayant designer le vaisseau de l'Ingénieur dans Alien, le huitième passager. L'ironie de la situation est flagrante en sachant que son style n'a pas été repris du tout pour la planète des Ingénieurs.

Lors du troisième acte, David et Walter s'affrontent et l'on ne nous montre pas la fin du combat, de manière à suggérer qu'un seul des deux s'en est sorti et que l'on ne sait pas lequel. Néanmoins, il est évident que ces David qui s'en sort puisqu'il n'y aurait eu aucune raison de rendre la fin mystérieuse de cette manière si Walter s'en était sortit. Ainsi, là toute fin du film nous est complètement gâchée en raison d'un choix artistique maladroitement exécuté.


Quant au symbolisme que j'ai brièvement évoqué la semaine dernière, lors de ma critique de Prometheus, l'impertinence scénaristique est encore au rendez-vous, bien que cette fois-ci un peu plus discret. Les références bibliques sont nombreuses et David nous est encore présenté en suggérant qu'il est une sorte d'antéchrist de l'espace. L'idée est bonne, mais l'exécution laisse à désirer, surtout en raison d'une seule scène, vers la fin du film. Un Alien sort de la cage thoracique d'Oram devant les yeux de David. Ici, je dis bien Alien et non chestburster, car, en effet, la cohérence avec les films précédents est complètement oubliée ici, dans le seul but de créer une scène symbolique ridicule où l'on voit l'Alien levé les bras devant David. Le moment est réussi sur papier, mais en pratique, la scène en devient ridicule et la manière dont est présenté l'Alien le rend plus mignon qu'horrible, ce qui gâche les codes établis dans tous les autres films de la saga. Une scène de chestburster se doit d'être gore et horrifique, pas mignonne et symbolique.


Je persiste tout de même à penser que Alien Covenant est un bon film, car, malgré des défauts importants, le film est un bon divertissement et il nous permet de voir la planète des Ingénieurs, tout en gardant du mystère. Il faut aussi féliciter la photographie qui, comme dans tous les films de Ridley Scott, est tout simplement parfaite. D'un point de vue visuel, ce film n'a rien à envier à Alien; le huitième passager. C'est donc une bonne suite à Prometheus et la saga Alien, bien qu'ayant ses limites, et ceux qui n'ont aucunes attentes passeront un bon moment devant ce film.

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