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  • Photo du rédacteurLucas G. Blanchard

Dernier étage avant la frontière - J.-P. Fontana & A. Paris


Dernier étage avant la frontière est le premier roman d'une trilogie du duo Jean-Pierre Fontana et Alain Paris, intitulée les ravisseurs d'éternité. Un tome parut chaque année, de 1984 à 1986, dans la fameuse collection Anticipation au fleuve noir. Connu pour ses romans de SF populaire ayant mal vieilli, la collection ne paie plus de mine, et ce 1323e numéro de la collection le démontre. En effet, je suis le premier à en faire une critique sur ce site, ou sur n'importe quel autre. Voici donc mon avis, mais aussi le seul que vous pourrez trouver en ligne de ce livre en date du 10 juillet 2022.


Dernier étage est un court roman qui n'a aucune longueur, et se contente d'aller à l'essentiel, il sait ce qu'il est, et ne s'égare jamais dans le dangereux sentier du style, se contentant d'une prose si minimale qu'elle ferait même rougir Jules Verne.


Parlant de lui, le protagoniste de cette histoire est un dénommé Verne. Celui-ci se retrouve embarqué dans une aventure des plus singulières lorsqu'il découvre qu'il est l'héritier d'un illustre scientifique, le professeur Friedlander, riche et célèbre grâce à l'invention de la musique sensitive. Son héritage étant l'objet de quelques dangereuses convoitises, Verne se voit dans l'obligation de fuir, s'embarquant ainsi dans une course effrénée.


Le prologue, narré à la manière d'un roman policier, est magnifiquement écrit et donne beaucoup envie de continuer la lecture. Malheureusement, le premier chapitre se débute avec un dialogue tout simplement raté, entre le protagoniste et sa copine, Caprice. Les paroles s'enchainent à toute vitesse avec des lignes inutiles et des paroles parfois au bord de la misogynie ou de stéréotypes féminins grossiers, faisant douter des intentions et des fantasmes des deux auteurs derrière l'écriture de Caprice. Cela revient à de nombreuses reprises dans le livre.


Ainsi, lorsque Verne perd sa compagne dans la ville, il ne se préoccupe de son sort qu'après moult péripéties. Durant celles qui s'ensuivent, Caprice se voit presque limitée au rôle de boulet, se cassant la cheville ou déclarant avoir peur d'être laissée seule. Elle n'a aucune autre volonté que celle que lui dicte Verne ou ses besoins primaires, et n'a aucune motivation si ce n'est l'amour qu'elle a pour le protagoniste.


Du reste, les autres personnages sont bien écrits et leurs actions sont appropriées, en fonction de leurs motivations. Si l'aventure demeure assez linéaire, le mystère entourant le docteur Friedlander et son lien avec Verne est efficace et permet une finale intense en rebondissement et en action. La dernière scène est d'ailleurs très habile et nous donne envie de lire la suite.


Malgré quelques incohérences dans l'intrigue et une embarrassante tendance à mettre certains mots en majuscules dans les dialogues au lieu de se contenter des points d'exclamation, le roman est une bonne aventure, plaisante, mais sans plus. Je n'ai pas prévu de lire la suite, ne l'ayant pas entre les mains. Celui qui a déjà lu un roman dans la collection Anticipation sait à quoi s'attendre.

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