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  • Photo du rédacteurLucas G. Blanchard

Dune: Part Two


J'ai pris beaucoup de temps à réfléchir sur ce film et la place qui lui convient, à la fois dans mes propres classiques que dans le paysage cinématographique global. Deux semaines après avoir vu le film, je n'en suis pas encore certain.


J'ai beaucoup apprécié ce film, au point où je le préfère au premier, autant en raison de ses scènes d'actions mémorables que pour les directions inattendues que prend le scénario. Le premier film demandait une grande attention, exposant la situation et l'univers avec une agilité certaine, mais aussi une lenteur atmosphérique qui n'était pas inconnu à Villeneuve dont la capacité à créer des atmosphères n'est plus à prouver, mais qui manquait également de cet investissement émotionnel qui rend un film mémorable. 


C'est un point que j'avais omis dans ma critique du premier film il y a deux semaines pour la simple et bonne raison que je ne l'avais pas remarqué.


En somme, le premier film était excellent dans tous ses aspects si ce n'est celui mentionné précédemment, mais la partie deux semble nettement le dépasser dans presque tous les aspects.

Premièrement, ce qui nous saute aux yeux au visionnage de ce film est la cinématographie. Si le premier opus était irréprochable à cet égard, celui-ci est simplement magistral, autant dans son approche du désert, que dans celle de la technologie, deux forces opposées qu'incarne les maisons Atréides et Harkonnen respectivement. Il suffit de penser à cette scène d'introduction dans le désert, alors que la troupe Fremen ayant recueilli Paul et Jessica se fait attaquer par un groupe de Sardaukar. C'est le grandiose du désert et de ses rochers massifs, c'est le jaune orangé du sable sous ce ciel d'un bleu effarant, c'est, un peu plus tard, l'éclipse solaire à couper le souffle.

L'attention au détail et à l'esthétisme de chaque plan est inégalée parmi les mégaproductions modernes et dépasse de loin les univers synthétiques de Marvel ou les visuels tout autant inoffensifs qu'oubliables d'un nouveau Jurassic World ou d'un énième Fast and Furious. Cet esthétisme se maintient tout au long du film, que ce soit sur le magnifique Giedi Prime filmé à l'infrarouge ou dans les sombres Sietch Tabr dissimulés sous les dunes d'Arrakis. Ce sont, selon moi, des paysages dont on se souviendra encore longtemps, comme on se souvient de Tatooine et de la Death Star. Même cette comparaison me semble faible tant le film transcende les limitations qu'apporte le genre de la science-fiction, venant plutôt se mesurer à des films cultes comme Apocalypse Now, pour ne citer que lui. 


Mais ce film ne serait encore que bien peu de chose s’il n'avait pour lui qu'une cinématographie hors norme. En effet, vient s'ajouter à ses vertus celle d'être prenant. Dès la première scène que j'ai mentionnée plus tôt, la tension semble avoir monté d'un cran par rapport au film précédent. Je pense à l'assaut du récolteur d'épice Harkonnen, à l'affrontement final entre Paul et son cousin maléfique ou encore à l'iconique chevauchée du ver des sables. Au-delà des scènes, le film en lui-même bénéficie d'un montage rapide qui sait aussi se suspendre dans le temps au moment opportun, pour un baiser échangé devant les dunes infinies d'Arrakis ou encore pour célébrer la réussite de Paul, nouvellement Fedaykin. Lorsque l'action reprend, toutefois, c'est pour redoubler d'énergie et augmenter les enjeux, alors que Paul fait son ascension auprès du peuple du désert et, éventuellement, bien au-delà. C'est aussi le montage qui contribue en grande partie aux airs grandioses que prend le film ce qui (j'ose le dire bien que seul le futur pourra le confirmer) est comparable à ce qu'avait atteint la trilogie Lord of the Rings. 


Un autre élément qui élève le film est le jeu d'acteur qui, comme pour le premier film, est excellent, en dépit d'un casting qui aurait aisément pu être déconcentrant. Le jeu d'acteur de Timothée Chalamet est irréprochable et l'aisance avec laquelle il parvient à incarner les différentes évolutions du personnage est réellement impressionnante. Il est à la fois crédible en tant qu'adolescent dans la royauté qu'en chef de guerre fremen. Parmi les performances remarquables se trouve aussi celle d'Austin Butler qui est étonnamment convaincant dans son rôle de méchant sans nuance. On notera aussi Zendaya dans le rôle d'une Chani remise au gout du jour et qui, selon moi, endosse un rôle plus intéressant que celui qu'avait la Chani du livre original. Ma seule complainte à l'égard des personnages se trouve avec Beast Rabban joué par Dave Bautista qui, selon moi, est un personnage nettement trop simpliste.


Pour finir avec les points les plus faibles de ce film, je me dois de parler de la motivation de Paul qui, au moment où celui-ci décide d'endosser le rôle de sauveur, n'est pas assez explorée. Cette décision pourtant très importante semble sortir un peu de nulle part et aurait mérité une scène de plus. Finalement, l'écoulement du temps au cours du film est parfois déroutant. Une scène se termine et donne lieu à une autre sans transition, ce qui est parfois déboussolant même en connaissant l'histoire. Je ne saurais dire si cela était intentionnel, mais ce choix dans le montage me semble assez décontenançant, surtout au deuxième acte.


Malgré ces quelques points négatifs, ce film demeure un chef-d'œuvre instantané et j'ai hâte de constater l'impact qu'il aura sur les superproductions des prochaines années. 


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