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  • Photo du rédacteurLucas G. Blanchard

La foire des ténèbres - Ray Bradbury

La foire aux ténèbres est un livre qui se lit dans sa version originale, et non en traduction.

Si celle-ci n’est pas mauvaise, elle n’égale tout de même pas l’écriture de Bradbury et c’est justement cela qui rend le livre intéressant.


L’histoire est oubliable, à mon avis. Les personnages sont certes intéressants, mais l’intrigue ne vaut pas grand-chose. Ainsi, on lit plutôt ce livre pour ses descriptions, son atmosphère, la prose poétique de Bradbury et la manière avec laquelle on traite de l’enfance et de la vieillesse.


Je n’ai personnellement pas apprécié M. Dark, un personnage qui, à mon avis, manquait de nuance. C’était évidemment un choix délibéré que de le rendre aussi « méchant », l’auteur voulant ainsi raconter l’histoire sous l’angle simpliste de Will et Jim. Néanmoins, l’effet ne prend pas, et ses intentions ne sont jamais expliquées en profondeur, ce qui nous empêche de le comprendre, et donc, par extension, de le détester.


Quant au personnage du père Halloway, il m’a beaucoup plus, autant pour son arc narratif rondement mené que pour ses airs de philosophe ancien, ne se gênant pas à philosopher au milieu de la nuit, dans des monologues sans fin, pourtant si captivants. On entend presque Bradbury parler à travers ce personnage, car il est évident que Halloway est en partie inspiré par l’auteur lui-même.

Dans la même optique, je me dois aussi de parler de la magnifique scène dans laquelle Halloway père et fils discute sur leur perron, à une heure impossible de la nuit encore une fois. La relation entre ces deux personnages est très touchante, et je n’ai ou m’empêcher de verser une larme en les voyants, se faisant part de leurs craintes dans le secret d’une sombre nuit d’automne.


D’ailleurs parlant de celle-ci, elle fut si bien décrite dans ce livre que je m’y suis presque perdu alors que nous sommes pourtant en mars. On voit tout de suite l’amour que porte Bradbury à cette saison. Les descriptions sont détaillées, mais pourtant truffées de figures de styles impressionnistes et pourtant si instinctivement clairs. Les mots semblent toujours justes, et ceux-ci viennent complémenter le récit. Je le conçois, certaines descriptions finissent par obstruer l’avancement du récit à certains moments, peu avant le climax, mais cela n’est pas suffisamment dérangeant pour gâcher toute l’expérience.


En conclusion, je dois dire que ce fut un assez bon roman. Il n’est peut-être pas parfait, mais il demeure à l’esprit pour quelque temps, ce qui prouve son efficacité.


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