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  • Photo du rédacteurLucas G. Blanchard

The Fly (1986)


Je continue ma plongée dans l'étrange univers de Cronenberg avec son film le plus connu. C'était mon deuxième visionnement de ce film et mon impression demeure la même après toutes ces années; tout est très bien exécuté dans ce film, mais rien ne semble vraiment m'interpeler chez les personnages ou d'un point de vue thématique. 


C'est un film qui n'est pas particulièrement marquant ni particulièrement ambitieux du point de vue du message selon moi, car les thèmes habituels de Cronenberg sont légèrement mis de côté, ou du moins atténués par l'histoire d'amour au centre du film. Ce n'est pas un reproche en soi puisque la relation entre Brundle et Veronica est intéressante à suivre et garde les enjeux captivants tout au long du film. Néanmoins, il en découle que les obsessions qui sont chères au réalisateur et qui donnent vie à ses films ressortent moins, ce qui, d'un côté, rend le film plus accessible et explique au passage son succès critique et public, mais qui enlève beaucoup à l'originalité du style de Cronenberg, d'un point de vue scénaristique.


Il est alors intéressant de considérer le film pour ce qu'il est sans considération pour le processus artistique à l'origine de sa conception. De cet angle, The Fly apparait alors plus clairement comme un film de science-fiction horrifique au-dessus de la moyenne en termes de qualité et dont les effets pratiques particulièrement réussis viennent complimenter un scénario s'inspirant beaucoup de La Métamorphose de Kafka. Si les thèmes de la frustration face à l'inévitable, des limites de la sympathie et de l'isolement lié à la perte de la condition humaine sont tous présents ici et sont de surcroit tout à fait en adéquation avec l'univers habituel de Cronenberg, il n’en demeure pas moins que la présence quasi systématique de Veronica dans le film concentre l'attention du spectateur sur sa capacité à faire abstraction de l'état animal et repoussant de Brundle. 


Cet angle est peut-être intéressant, mais il empêche d'exploiter les autres thèmes à leur plein potentiel comme le faisait Kafka dans sa nouvelle, pour reprendre cet exemple. On assiste alors à l'horreur du film à la troisième personne et c'est là probablement ma principale critique du film. Nous ne sommes pas assez proches de Brundle, en tant que spectateur, là où des films comme Videodrome ou Dead Ringers nous confrontent directement à l'horreur corporelle.


Ce n'est pas pour autant que le film est manqué, je tiens à le clarifier une fois de plus. En soi, c'est un très bon film, particulièrement en raison de ses visuels, mais il n'est simplement pas aussi marquant que beaucoup d'autres dans la liste des Cronenberg, et c'est pourquoi je considère que ce film est surévalué auprès du public actuel. Les films d'horreur des années 80 on souffert d'une grande superficialité, bien qu'il y est eu des exceptions dont ce film fait partie, et pour cela il mérite au moins mon respect.



Je vais sans doute poursuivre mon excursion dans la filmographie de Cronenberg à un rythme plus décent à partir de maintenant. L'état de mon systèmes digestif l'oblige.


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