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  • Photo du rédacteurLucas G. Blanchard

L'utopie chez Orwell

George Orwell est un auteur bien connu pour ses commentaires sur l’absurdité de l'utopie. Dans les quelques phrases qui suivront, j'expliquerai pourquoi je crois qu’Orwell à raison et pourquoi même l’environnement le plus fertile et riche pour un pays ne peut réaliser le rêve utopique.


Premièrement, il est important de comprendre la forte dépendance de la classe supérieure à l’égard du prolétariat. Chaque grande civilisation a développé une hiérarchie dans laquelle les gens au pouvoir comptent sur la classe ouvrière. En conséquence, cette dépendance devient rapidement nuisible à l'égard de la classe inférieure lorsque l'insatiable faim de l’aristocratie leur est préjudiciable et les conduit à la pauvreté et à la famine, rendant ainsi l’utopie impossible. Le bonheur est le désespoir de son prochain, car le plaisir n'équivaut pas à la vertu. L'épicurisme feint que dénonçait Sénèque se révèle donc inévitablement chez la classe supérieure, consciemment ou non. L’Union soviétique qu’Orwell aimait tant critiquer est l’un des meilleurs exemples de ce phénomène.


De plus, on peut justement affirmer que la nature humaine elle-même est imparfaite, d’où l’impossibilité d’un gouvernement parfait. Les humains ne sont pas faits pour être parfaits puisqu’autrement, il n’y aurait aucun moyen de s’améliorer et d’être différent des autres. Par conséquent, les humains ont besoin de souffrir pour pouvoir expérimenter le vrai bonheur et l’accomplissement. Ce paradoxe est bien illustré dans la fausse utopie de Brave New World d’Aldous Huxley. Dans ce livre, les humains sont toujours heureux grâce aux médicaments et à un système économique bien construit. Lentement, nous découvrons que la joie procurée par les médicaments est purement extérieure et que la douleur est nécessaire pour expérimenter le vrai bonheur et l’accomplissement. J'ai déjà développé cette idée plus en profondeur dans l'un de mes derniers courts essais que voici.


Enfin, l’un des principaux facteurs contribuant à l’impossibilité des utopies est l’effet du pouvoir sur les dirigeants. Comme un pays ne peut pas être dirigé par lui-même, il doit y avoir des gens au pouvoir. Le seul problème est que le pouvoir peut facilement être abusé et utilisé à des fins personnelles. Par exemple, Orwell dépeint ce problème dans Animal Farm avec le caractère de Napoléon qui ne travaille pas, mais à une position de privilégié sur la ferme. Ce problème peut être quelque peu résolu avec des systèmes politiques qui favorisent la distribution du pouvoir à de multiples dirigeants, de préférence élus. Cependant, cette solution nécessite un système plus complexe et n’empêche pas entièrement l’abus de pouvoir.


Pour conclure, les utopies ne sont pas possibles à cause de la dépendance de la classe supérieure à l’égard du prolétariat, de la nécessité de l'adversité pour vivre une vie accomplie et de l’abus de pouvoir des dirigeants au détriment de la classe ouvrière. Je suis donc d’avis qu’Orwell avait raison concernant son commentaire sur les utopies. Comme l’a dit Richard Yu, « Vous devrez toujours vous contenter de l'imperfection ».

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