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  • Photo du rédacteurLucas G. Blanchard

Les limites de l'apprentissage dans un cadre scolaire

Mon but pour cet article n'est pas de me rebeller contre le système d'éducation québécois, ni de me placer au rang de génie incompris, mais simplement de souligner les limites du système.


Je ne suis pas un élève en difficulté. Je ne suis pas non plus un surdoué, mais simplement un garçon ayant une façon d'apprendre qui correspond bien avec le système scolaire actuelle. De ce fait, je parviens à me ranger auprès des élèves ayant un parcours scolaire aisé. Je tiens à ce que ce point soit clair, il n'est pas question, ici, d'intelligence, mais simplement d'une capacité à se soumettre aux attentes du système et à jouer se grand jeu qu'est l'école.


Malheureusement, plus les années passent, plus je découvre que se plier aux attentes du système scolaire crée des lacunes conséquentes dans l'apprentissage des gens qui se résolvent à "jouer au jeu". En effet, ceux qui se soumettent aux règles non dites du système scolaire sont peu à peu remodelés afin de correspondre aux attentes prochaines de la société à laquelle ils auront tôt fait de faire part. Cela n'est ni un secret, ni une théorie complotiste, mais simplement une généralisation de la nature du système lorsque l'on prend un recul suffisant.


En théorie, je n'ai rien contre ce remodelage. Dans la plupart des cas, il permet un apprentissage plus facile, car la manière dont les élèves apprennent et la manière dont les matières leur sont présentées vont de pair, de sorte que l'apprentissage se produit sans qu'il n'y ait trop de friction. Toute la méthodologie derrière l'apprentissage dans un cadre scolaire pointe vers ce simple fait.


Malheureusement, cette façon de fonctionner pose un problème majeur. Dans le cas d'un individu incapable de s'adapter au système, de nombreux autres problèmes se présenteront, mais il est ici question d'un problème qui affecte surtout ceux qui sont des élèves fonctionnels et qui daignent, consciemment ou non, à ce conformer aux attentes du système.


Le problème dont il est question ici est celui de la différence, et, par extension, de la créativité. En effet, un seul système parvient à ne former qu'un seul type de personne. L'école est donc un entonnoir où chacun est forcé à passer. Certains y parviennent, d'autres non. Pour ceux qui ne passent pas, des alternatives leur seront proposées et, dans les meilleurs cas, leur apprentissage sera personnalisé et l'impact de l'école sur leur personnalité sera grandement amoindri.


Malheureusement, ceux qui auront réussi à passer dans l'entonnoir se retrouvent tous au même endroit. Cela résulte à une uniformité digne des pires romans dystopiques et mène à une pensée unique et à des opinions rarement divergentes, mais aussi, et surtout, à la mort de la créativité.


La créativité est l'aptitude qu'un individu possède à aller au-delà de ce qui a été déjà fait et à produire quelque chose de nouveau, que ce soit une œuvre d'art ou une simple idée. Malheureusement, cette faculté n'est pas encouragée par le système. Ce détail n'a peut-être pas d'importance lorsque l'on est dans un cours où la logique prévaut, mais ce manquement à l'enseignement des élèves est flagrant lorsqu'il doit s'exprimer.


Même dans une situation de création supposément artistique (littérature, art plastique, poésie), on nous incite à nous conformer à des œuvres ayant déjà été faites. On nous demande de nous baser sur des notions artistiques déjà existantes pour créer quelque chose. Le système scolaire part donc du postulat que même l'art doit se conformer afin d'être considéré comme "bon".


Face à cela, je ne peux m'empêcher de penser à Hitler et à sa conception de ce qu'était l'art. Je ne peux m'empêcher de penser à l'exposition d'art dégénéré de Munich et à la platitude des œuvres de propagandes nazies de la Deuxième Guerre.


Il est pour moi évident que l'art se doit d'être marginal pour progresser. L'art doit être constamment renouvelé par la dissidence et le rejet des notions préétablies. Malheureusement, même les cours dits "artistique" s'opposent à la créativité de l'élève. Ainsi, chacun est convié à renoncer à ces élans artistiques intérieurs et à créer de l'art vide de tout propos. Les élèves sont forcés à créer des œuvres faciles qui ne sont qu'un remâchage d'idées préexistantes.


Je ne sais que faire pour changer ce problème qui, à mon avis, est d'ordre systémique et ne peut donc pas être résolu à moins d'exercer une pression considérable sur le système. Néanmoins, mettre ce problème sur papier est déjà un pas vers sa résolution.

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