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  • Photo du rédacteurLucas G. Blanchard

Wonderer ~ Sunbeam Sound Machine

Wonderer est un album sorti en 2014 et fait par le groupe Sunbeam Sound Machine. Le groupe n'est en fait constitué que d'un seul membre, Nick Sowesby, et cet album ait le premier sorti sous le nom du groupe, bien que deux microalbums soient parus antérieurement.

Ce projet de Modern Rock Psychedelic est une œuvre singulière, particulièrement en raison de sa palette de son inusité, à mi-chemin entre le Shoegaze et du Bedroom Pop noyé sous des sons expérimentaux, démontrant clairement les allégeances expérimentales de l'artiste. Des sons blancs accompagnent donc les multiples guitares, dans une atmosphère contemplative qui nous fait sentir dans l'espace, au fond de la mer ou encore dans un coin reculé de la forêt amazonienne, comme flottant hors de notre corps, vers une condition supérieure, en symbiose avec l'univers. Le tout fut mixé par Stu Mackenzie, la figure de proue du band King Gizzard and the Lizard Wizard. Cela est clairement reflété par le bruit singulier qui semble envelopper le projet, un élément caractéristique de ce band rivalisant en productivité avec Frank Zappa. Finalement, il est important de noter que cet album fait partie du mouvement de la renaissance psychédélique dont la scène australienne est la principale instigatrice.


Life On Earth

La première chanson, Life On Earth (Future head) établi tout de suite l'atmosphère régnant tout au long de l'album. Alors qu'une guitare submergée dans la reverb joue quelques notes, une voix tout aussi enterrée murmure les paroles en boucles: What should I do with the life I'm living. Cette simple phrase est représentative de tout l'album. Nous sommes dans une période de transition, entre deux instants.


Wandering, I

La seconde chanson, Wandering, I, possède la même aura, bien qu'encore plus empli de mystère, en raison des paroles que l'on ne peut comprendre dans leur entièreté en raison d'un manque d'information flagrant. Cette nébulosité permet aux auditeurs de faire des paroles ce qu'ils en veulent, d'une manière qui semble authentique. En effet, les quelques lignes constituant cette chanson, comme tout l'album, semblent personnelles au chanteur, de sorte que la démarche artistique parait honnête. C'est aussi dans cette chanson que l'on est introduit aux talents de batteurs de l'artiste. En réalité, la batterie reste très simpliste tout au long du projet, mais cela permet de mettre en avant la guitare, qui joue un rôle primordial dans l'album. Malgré ce minimalisme cachant probablement une certaine timidité avec l'instrument, celui-ci est doté d'un son rappelant évidement la réverbération excessive que l'on donnait aux batteries, durant les années 80.


Real Life

Le voyage ce poursuit avec Real Life, une chanson simple, mais efficace. Le son enjoué des guitares mêlées d'un synthé fluide accompagne magnifiquement les paroles, encore une fois très brèves, célébrant la joie de vivre.


In Your Arms

S'ensuit la chanson la plus connue de cet album, In Your Arms. La chanson possède les mêmes attributs que les chansons précédentes, mais une étincelle plus vive semble l'éclairer. Peut-être est-ce la basse plus proéminente ou encore la qualité de la production supérieure et plus claire qui donne cet éclat à la chanson. À nouveau, le côté contemplatif du son shoegaze donne l'impression de couler dans les eaux profondes d'une euphorie nouvelle, que semblait annoncer Real Life.


Goodbye Vrations

Goodbye Vrations est le bref intermède succédant In Your Arms. Ne durant pas plus d'une minute, la pièce est simplement constituée de sons graves harmonisés en une étrange mélodie. Il y a bien peu de choses à dire de cette chanson, mais l'effet fonctionne bien, et ne fait qu'affirmer le côté expérimental de cet album qui est encore davantage développé, plus tard dans l'album.


Fever Dreams

S'ensuit Fever Dreams, une chanson à propos du temps, passant sous les yeux de l'artiste, sans qu'il ne puisse l'utiliser comme il le souhaiterait. La vie lui semble être comme un long rêve fiévreux auquel il semble vouloir se réveiller. La manière dont est abordé le sujet n'est pas sans rappeler le classique de Pink Floyd; Time. Sonorement, la chanson dévie peu de ce qui a précédemment été établi. On peut néanmoins, noter l'effet que procure le fade in et fade out de la chanson, employé avec justesse, autant d'un point de vue musicale que philosophique. Dans les deux dernières minutes, des lamentations lointaines se font entendre, jusqu'à prendre le contrôle de la chanson en une déchirante cacophonie finale. L'imperfection de ces cris, empreints d'une désarmante langueur en fait tout son charme.


Daibutsu

Allumée par les cris de la chanson précédente, Daibutsu fait revivre l'album, lui donnant un souffle nouveau. Le rythme est plus rapide, la voix un peu plus claire et l'émerveillement encore plus joyeux qu'il ne l'était dans Real Life. La répétition de la même phrase permet de souligner l'excitation que procure le sujet des paroles. Je ne peux d'ailleurs que recommander la magnifique music vidéo de cosmic drop sur cette chanson. Les visuels retranscrivent parfaitement les sentiments de la chanson: https://www.youtube.com/watch?v=6gnQBesk6m8


Zeds

La huitième chanson de cet album, Zeds, développe le sujet du rêve et du sommeil, précédemment abordé à quelques reprises. Cette ode au sommeil est peut-être trop simple dans son concept pour certains, mais le tout fonctionne. Le caractère psychédélique des paroles des chansons précédentes ne se retrouve pas tout à fait dans cette chanson, ce qui est représentatif du sujet, beaucoup plus "sobre" que la chanson précédente. Le tout est enrobé de chants d'oiseaux exotiques, symbolisant peut être le pays des rêves, ou simplement la tranquillité.


Infinity +1

L'exploration onirique de la chanson précédente se poursuit dans Infinity +1, bien que l'on est maintenant pleinement éveillé. Comme dans de nombreuse chanson sur cet album, on fait ici hommage à la beauté de la vie, alors que le son contemplatif de la guitare électrique nous emporte.


Somehow

Puis, l'on bascule dans l'univers secret de Somehow. Dans cette athomsphère plus grave, mais encore et toujours "connecté" avec l'univers, le chanteur s'adresse à un proche, voir à une compagne auquel il lui supplie de rester. La mélopée envoutante de la guitare, répétée tout au long de la chanson, ne semble jamais pouvoir nous lasser. À nouveau, c'est elle qui nous fait avancer dans l'univers de cet album, de sorte que l'on se sent emporter de chanson en chanson par ses airs.


A Brief Attempt At Explaining The Sky

Pourtant, la chanson suivante fait exception à cette règle. En effet, A Brief Attempt At Explaining The Sky, ne contient ni guitare, ni batterie. À leur place, un synthé embué, accompagné d'harmonisations mystérieuses, font office d'explications succinctes afin de dépeindre la voute céleste.


Autumnal

Dans la même veine que les deux chansons précédentes, Autumnal illustre les nuits venteuses d'automne. Dans cette chanson, le chanteur essai de nous rassurer quant au trouble que peut causer la vie, nous incitant à vivre notre vie, alors que notre fascination n'est pas encore épuisée.


Sailing Away

Puis, l'album se termine avec la déchirante chanson Sailing Away. Ses paroles mystérieuses, empreintes d'une mélancolie indicible, évoquent un proche avec lequel l'auteur semble avoir perdu contact. Est-ce un deuil, une séparation ou un éloignement? Dans tous les cas, la tristesse de cette chanson, transmise par la voix ainsi que la lueur aigüe de la guitare, ne peut que rendre ému. Doucement, la chanson s'éteint, alors que quatre dernières notes se répercutent jusqu'à nos oreilles, pour une dernière fois.

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