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  • Photo du rédacteurLucas G. Blanchard

Fascination

Dernière mise à jour : 23 janv.




Fascination est mon premier film de Jean Rollin et il ne m'a pas plus du tout de sorte que ce sera sans doute le dernier de ce réalisateur. 

On suit dans ce film un voleur qui se réfugie dans un château alors qu'il est poursuivi pour l'or qu'il emporte avec lui. Malheureusement pour le voleur, le château est habité par deux vampires qui tenteront de le séduire pour le garder au château jusqu'à minuit, moment où d'autres vampires viendront pour se délecter de leur nouvelle proie. 

D'emblée, Jean Rollin nous montre qu'il n'est pas particulièrement intéressé par un quelconque réalisme ou une cohérence dans son histoire. Ses personnages sont des marionnettes pour faire avancer le scénario là où il le veut. C'est ainsi que lorsque le protagoniste prend une femme en otage, celle-ci décide tout de suite de s'offrir à lui pour marchander sa fuite. La décision nous apparait étrange, mais l'on finit par comprendre que la motivation première de Rollin dans son film est d'exhiber le corps de ses actrices plus que tout autres choses. C'est ce que l'on comprend aussi lorsque le personnage principal se retrouve piégé dans le château en compagnie de deux jeunes femmes. Je vous laisse deviner la suite. 

Le rythme du film est extrêmement lent avec des plans interminables qui commencent trop tôt et finissent souvent trop tard. Même le troisième acte qui est de loin le plus intéressant est filmé avec des longueurs inimaginables de sorte que toute la tension qui est construite autour de la finale est perdue. Les plans en eux-mêmes sont plutôt simples et l'on peut apprécier l'attention qui est portée à présenter les deux vampires de face et souvent dans une position d'avantage par rapport au voleur.

Le réel problème du film demeure néanmoins les personnages principaux. Il n'est même pas pertinent de commenter sur le jeu d'acteur tant le film souffre de ses dialogues et du montage qui rend chaque interaction gênante. Le voleur qui est censé être notre personnage principal n'a rien pour lui. C'est un homme misogyne qui se croit toujours en position de pouvoir et qui méprise tout ceux qu'il croise sur son passage. Il ne fait preuve d'aucune gentillesse ou de compassion, montrant clairement que son unique motivation est l'argent, de sorte qu'il est très dur de s'identifier au personnage ou de souhaiter sa réussite. Il n'est qu'un pion dans le jeu des vampires, ce qui aurait pu être une idée intéressante, mais qui est très mal exploitée. En effet, les deux vampires elles-mêmes n'ont pas vraiment de personnalité si ce n'est en souhaitant le sang et la chair de leur invité. Puis, lorsque l'une d'entre elles devient amoureuse du voleur sans raison et la révélation qu'elle voulait simplement garder le sang du voleur pour elle seule est beaucoup trop prévisible pour avoir un quelconque effet. 

La thématique du rapport homme/femme et pauvre/bourgeois quant à elle est exploitée avec beaucoup trop de simplicité et de naïveté. C'est trop simple et je doute même que ce sous-texte soit voulu, tant il est faiblement exploité. 

Bref, je n'ai pas grand-chose à dire de bien sur ce film, si ce n'est que l'atmosphère, les décors et les costumes sont bien choisis par instants, sans être novateurs. Du point de vue de l’ambiance gothique, les Hammer Films avaient déjà tout fait avant ce film, tout en ayant des histoires intéressantes à raconter, contrairement à ce que démontre Rollin avec ce film.


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