top of page
  • Photo du rédacteurLucas G. Blanchard

The Conjuring


Ceci était mon second visionnement de The Conjuring et je maintiens mon avis face à ce film: c'est, selon moi, le meilleur film d'horreur surnaturelle qui soit sorti d'Hollywood de tous les temps. Je dois l'admettre que soutenir une telle opinion peut s'avérer soit inoffensif, soit controversé en fonction de ce que j'inclus parmi le terme de l'horreur surnaturelle. Pour donner un ordre d'idée, je considère The Thing comme un film de science-fiction horrifique, et Possession comme un film d'horreur psychologique. Je compare donc Conjuring aux films tels que The Shining, The Changeling, The Amityville Horror, The Omen, Poltergeist ou encore The Exorcist. Ces films seront d'ailleurs ceux avec lesquels je jugerai The Conjuring dans cette critique.


Prenons d'abord The Shining. Je dois l'admettre d'emblée, ce film a des visuels de loin meilleurs que ceux présents dans Conjuring. L'un adopte une esthétique extrêmement calculée et colorée, avec des plans toujours cadrés avec adresse et une photographie immaculée. The Conjuring adopte une approche opposée, favorisant la saleté et les coins sombres. La maison dans laquelle se déroule tout le film possède des couleurs sombres et désaturées. Il est d'ailleurs absurde de comparer la vision de Kubrick et de Wan qui, bien que deux de leurs films les réunissent dans un même genre, sont des réalisateurs qui ne cherchent pas les mêmes choses dans leur art, mais qui tentent tout de même de provoquer une même émotion dans le contexte des deux films dont il est question ici, c'est-à-dire la peur. À cet égard, Conjuring nous rapproche davantage de ce but, avec des décors et des ambiances extrêmement anxiogènes qui dépassent ce que parvenaient à faire même les meilleures scènes de The Shining comme celle du tricycle ou de la poursuite dans le labyrinthe. Le rythme est aussi bien meilleur dans le film de Wan, un point amenant systématiquement à un autre avec une économie de temps surprenante.


En ce qui concerne Amityville Horror et Poltergeist, le rapprochement avec Conjuring est vite fait. On assiste dans les deux cas à l'expérience paranormale d'une famille aménageant dans une nouvelle maison et devant affronter des forces diaboliques ou à des fantômes malins. Dans les trois films, l'aspect familial permet de monter les enjeux et d'accroitre les enjeux avec la présence d'enfants, tout en donnant également la voix à un groupe de personnages qui sont rarement représentés au cinéma. Selon moi, Conjuring est supérieur aux deux autres de ce côté, faisant place à un jeune casting qui vend parfaitement les aspects surréalistes de l'histoire et qui en constitue parfois l'élément essentiel. Je pense surtout à la scène de l'homme caché dans l'ombre de la chambre des jeunes filles que l'on ne voit jamais, mais que le regard des deux actrices parvient parfaitement à recréer. La dynamique familiale est donc mieux exploitée dans ce film qui prend certainement inspiration des deux précédents, mais qui parvient à les dépasser.


The Omen, The Changeling et The Exorcist quant à eux, sont des films similaires dans leur traitement de l'aspect religieux qu'apporte l'horreur surnaturelle. C'est un élément qui a toujours provoqué en moi une forte réaction en raison de mon passé religieux, et c'est d'ailleurs ce qui explique ma fascination pour le genre. Je n'ai d'ailleurs pas vu The Exorcist en raison de ma sensibilité face au sujet et ne pourrai donc pas le comparer à The Conjuring. Pour ce qui est des deux autres, ils apportent une dimension spirituelle qui accroit la terreur et l'inconfort, mais ne parviennent jamais à l'intensité de The Conjuring, même dans les mémorables scènes de décès de The Omen qui permettent de relâcher la tension, tandis que chaque moment de The Conjuring ne fait que l'accroitre, jusqu'au plan final qui, selon moi, est l'un des meilleurs qui soit dans le genre horrifique. Le traitement de l'exorcisme de la mère dans ce dernier est d'ailleurs excellent, évoquant bien sûr les influences du film éponyme, mais également celles de Evil Dead et de ses suites.


Bref, The Conjuring me semble être le meilleur film d'horreur surnaturelle, car il parvient à prendre l'influence des précédentes œuvres s'inscrivant dans cette tradition cinématographique de plus de cinquante ans maintenant, et parvient à les surpasser et à condenser leurs idées en un film d'épouvante extrêmement efficace et dynamique. Wan dépasse toutefois chacun de ces prédécesseurs avec un travail de la caméra qui est constamment au service de la tension, semblant toujours être au bon endroit et au bon moment pour provoquer un inconfort inégalé. Ce n'est certes pas le genre de film qui s'applique à faire du grand art, mais cela ne m'empêchera pas d'affirmer que The Conjuring est un chef-d'œuvre ainsi que la culmination d'un genre riche en idée et en innovation.


Le plus grand reproche que j'ai à faire de ce film est que la plupart de ses suites et spin-offs ne sont pas à sa hauteur.


P.s. À aucun aucun moment dans cette critique je n'ai parlé des scènes de l'escalier, de l'arbre ou encore du pendu. Pire encore, le duo des Warrens qui donne tant de vie et de cœur au film ne figure nulle part. C'est, selon moi, un testament de la qualité de ce film et de l'abondance de ses idées qui gardent une cohérence surprenante tout au long de ses deux heures.

Comments


bottom of page