Je n’ai pas particulièrement apprécié Killers of the Flower Moon. J’admire la direction de Scorsese, la photographie, le jeu d’acteur qui est excellent de toute part et la volonté d’aborder l’histoire de la communauté Osage. J’admire toutes ces choses, mais je crois que ce film souffre de ne pas avoir su où commencer et où finir. On est jeté dans une histoire sans préambule ni volonté de nous faire comprendre la situation. Puis l’histoire avance sans se soucier de la structure ou des trois actes. Il n’y en a pas, on ne fait que suivre une histoire vécue et sa succession d’évènements. On perd alors le rythme avec la forme. On ne sait pas où donner de la tête et quoi voir dans les personnages qui sont présentés à l’écran. Évidemment, on finit par s’y accoutumer au bout des trois heures et demie qui composent ce film, mais c’est avec beaucoup de peine.
C’est peut-être un sujet trop grand pour un seul film, ou encore est-ce un angle trop riche pour être exploité avec justesse tout en abordant le contexte historique plus large. Il semble très difficile de parler à la fois de l’amour d’Ernest et Mollie, de la corruption et des meurtres commis afin de s’emparer de l’argent des Osages, de l’investigation du FBI et du procès qui s’ensuivit. C’est un peu du même mal que souffrait Napoléon, bien que l’ampleur des dégâts soit moindre.
Mais tout n’est pas mauvais pour autant. Si je reproche à ce film d’être plus ambitieux qu’il ne peut se le permettre, j’admets tout de même qu’il articule très bien les sévices qu’ont subis les Osages tout en apportant les nuances nécessaires pour bien voir et comprendre ce qui s’est passé. Le film n’est pas non plus dénué de rythme. Les grands drames historiques ne sont pas ma tasse de thé et leur longueur à tendance à m’effrayer, mais les trois heures et demie de ce film sont bien employées et passent plus rapidement que pour beaucoup d’autres.
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