
J'ai été particulièrement étonné par la façon dont Vian aborde autant de thèmes sérieux et difficiles avec une histoire aussi simple que celle-ci. L'écume des jours est à première vue un roman banal dans laquelle on parle de maladie de nénufar, de cuisinier incestueux et d'une histoire d'amour plutôt banale, mais il en ressort une critique de l'humanité dans une multitude de facettes. J'irais même jusqu'à dire trop de facettes, tant L'écume des jours est ambitieux malgré le peu de pages qui le constitue. Le deuil, l'amour dans tous ses angles, le capitalisme, la religion, le travail et j'en passe. Et cela est véhiculé avec une simplicité déroutante, tout en étant ponctué par des jeux de mots et un humour burlesque dont seul Vian a le secret.
Mais que peut-on ressortir de ce roman, au bout du compte? On nous montre toutes ses situations et tous ces drames différents, vécus par une multitude de personnages auquel on n'a pas eu le temps de s'attacher. Et c'est là où le roman tombe à plat selon moi.
Victor Hugo aurait pris mille pages de plus pour nous conter cette histoire et, si l'adolescent atteint d'une surexposition aux réseaux sociaux qui sommeil en moi s'oppose à l'idée de lire un tel roman, une partie plus raisonnable de ma personne lui répondrais que cela donnerait bien plus d'impact à l'histoire qui est racontée et à ses multiples sous intrigues qui, dans l'état ou en est le roman de Vian, n'ont pratiquement aucun intérêt.
C'est du moins le constat que j’ai fait après avoir lu l'entièreté du roman. Selon moi, tout ce qui ne concernait pas Chloé et Colin était plutôt fade en comparaison au reste. L'intrigue avec Chick et son obsession pour Partre est légèrement mieux exécutée que le reste des trames secondaires, mais c'est là où je tranche la ligne entre ce qui est pertinent de ce qui ne l'est pas dans ce roman.
À force d'aller dans tous les sens, le roman se perd dans ce qu'il veut dire, et même la plume foisonnante d'un génie comme Vian ne peut sauver cette faute, à mon avis.
Comments