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Les romans jeunesse d'épouvante se situent dans un étrange entre-deux tonal qui donne souvent un résultat plutôt médiocre. Il faut savoir doser l'horreur avec une justesse qui est rarement atteinte, mais Stine nous prouve que cet équilibre précaire est bien possible, avec ce court roman de Chair de Poule, comptant parmi les plus appréciés de la série, et avec raison.
Si l'ambiance de l'Halloween et les différents artifices visuels qui viennent avec cette fête sont au rendez-vous, c'est pour l'angoisse de ce masque hanté que l'on continue à tourner les pages tout au long du roman. Dès l'achat du masque, une scène d'ailleurs très réussie, bien que clichée jusqu'à la moelle, le lecteur comprend que quelque chose ne tourne pas rond, mais la nature de l'inquiétude qu'il provoque n'est dévoilée que très tard dans le récit. Une fois que l'on découvre la vérité, l'ambigüité se retrouve alors dans la réaction de Carolyn, qui semble possédé pendant un instant, puis totalement maitresse de ses mouvements à un autre.
Le tout permet une histoire assez plaisante qui ne perd jamais notre protagoniste de vue, offrant ainsi une histoire concise et bien rythmée.
On notera aussi l'utilisation d'angoisses typique de l'enfance dans les mécanismes narratifs au cœur du roman, que ce soit la peur d'être rejeté par ses amis et ridiculisé devant ses pairs, la peur des étrangers ou la peur d'être laissé à soi même face à une situation difficile, au lieu d'être aidé par ses parents. L'épouvante pour enfant vient avec ses propres peurs et Stine utilise celles-ci à merveille dans ce roman, tout en observant une économie de mots remarquable.
Bref, c'est un excellent roman qui aurait difficilement pu être mieux pour un roman de ce genre.
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