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  • Photo du rédacteurLucas G. Blanchard

Phenomena

Dernière mise à jour : 23 janv.




Un excellent film de Dario Argento qui démontre une fois de plus qu'il est le meilleur directeur de films d'horreur italiens. Loin de moi l'intention de ridiculiser Lucio Fulci, mais celui-ci n'avait ni les visuels ni la sensibilité narrative de Argento. 

On a ici affaire à un Giallo que l'on pourrait croire traditionnel à première vue, c'est-à-dire qu'il se déroule à la manière d'un roman policier ou un meurtrier sévit jusqu'à ce que son identité soit dévoilée. Néanmoins, Argento se sert de cette attente et du fait de sa notoriété pour faire des films suivant précisément cet ordre pour bouleverser nos attentes. L'identité du meurtrier devient secondaire, et l'histoire se transforme en thriller horrifique. Néanmoins, Phenomena diverge de Profondo Rosso et se rapproche de Suspiria en prenant un angle davantage surnaturel et même féérique au lieu de l'angle froid et cérébral auquel on pourrait s'attendre à partir de la prémisse. Le film emprunte souvent des chemins qui ne font aucun sens d'un point de vue rationnel, préférant mener notre protagoniste dans des endroits et des situations fantastiques qui ne sont pas sans rappeler un certain roman de Lewis Carroll. Il suffit de penser à la scène des zombies marins faisant écho à Inferno, sorti cinq ans plus tôt. D'un point de vue scénaristique, leur apparition est incohérente. La scène se joue donc plutôt comme une fantaisie ou un rêve reflétant la peur et les scénarios que l'on pourrait s'imaginer en nous retrouvant à la nage au milieu d'un lac alors que l'on vient de s'enfuir d'un kidnapping.

Bien évidemment, et comme c'est un film d'Argento, ce sont les visuels qui prennent le dessus sur le scénario, même si la relation entre l'atmosphère et l'histoire est plus équilibrée qu'à l'habitude. Ce sont les ombres, les teintes de bleues et les reflets de lumières caractéristiques des années 80. C'est aussi un aspect visuel appuyé par l'utilisation de symboles tels que la télévision, l'enfant défiguré et les insectes. 

Tout cela sert bien plus à l'atmosphère qu'à un scénario. C'est ce que manquent d'accepter bien des détracteurs d'Argento et du cinéma d'épouvante italien en général. Ce sont pour l'énorme majorité des films expressionnistes avant tout et manquer ce détail c'est manquer de comprendre l'entièreté du genre.


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