Sans un bruit, parti II est la suite directe du premier film, de sorte que l'ensemble peut former un film à part entière. Comme la première, cette partie est écrite et dirigée par John Krazinski, maintenant le seul auteur crédité au scénario. Aux casting, on retrouve encore les mêmes acteurs, et il semble que les premiers quinze minutes du film aient été filmées au même moment, si ce n'est avant le premier film, ce qui laisse à penser que la production des deux films ait été en partie fusionnée. Je fais cette remarque, car il me semble que les acteurs enfants aient réellement vieilli entre la scène d'introduction et le reste du film.
Parlant de celle-ci, l'introduction se déroule lors du jour 1 de l'invasion des monstres précédemment présentés dans le premier film. On y suit donc la famille Abott à travers l'apocalypse soudaine qui frappe leur petit village, montrant ainsi comment c'est déroulé l'invasion, et comment ils ont survécu. Après cette introduction, on retrouve la même famille là où nous l'avions laissée au film précédent, quittant le domaine familial vers de nouveau horizon.
Au niveau de la photographie et de la réalisation, les plans sont tout aussi beaux qu'au premier film, et John Krazinsky démontre encore une fois qu'il peut être plus qu'un simple acteur de série comique. Je me dois de féliciter son travail pour l'introduction qui est particulièrement réussie grâce aux nombreux plans séquences qui la composent. Évidemment, le tout demeure dans les sentiers battus du genre horrifique, et l'on ne regarde pas ce film pour la qualité de sa réalisation.
Du côté des personnages, le scénario permet de continuer leur développement, leur offrant des arcs narratifs tout aussi satisfaisants que dans le premier opus. L'adolescente sourde prend le relai de son père et devient le personnage principal du film. Tout en restant réaliste, elle devient l’héroïne de l'histoire. Si ce choix avait pu devenir problématique, transformant le personnage en Mary Sue, rien n'en fut et les actions du personnage demeurent réalistes et logiques. Du côté de son frère, on a aussi droit à une émancipation, bien qu'occurant à la toute fin du film. Si ce personnage est mis de l'avant comme sa sœur en théorie, il demeure en arrière plan en pratique, tout comme sa mère qui, de son côté, ne se voit attribuer aucun développement. Son nouvel enfant demande évidemment toute son attention, de sorte qu'elle est plutôt en retrait lors du film, malgré quelques exceptions. Finalement, le personnage de Killian Murphy a droit à sa rédemption, sans toutefois faire de l'ombre aux personnages principaux.
Si le film précédent m'avait rappelé Signs de M. Night Shyamalan, ce film m'a plutôt évoqué le village, un film du même réalisateur. Je pense particulièrement à la scène d'introduction ainsi qu'à une autre scène sur l'île dont les détails divulgacheraient certaines choses. Encore une fois, c'est dans le traitement du monstre que le film ressemble à l'approche de Shyamalan, mais je vous laisse découvrir ce que j'entends par là lors de votre propre visionnage du film.
Le suspens est encore une fois le point fort du film. Le film ne laisse qu'un seul moment de répit au milieu du film, et celui-ci est rapidement remplacé par l'atmosphère irrespirable qu'amènent les monstres. Dans ce film, ceux-ci sont montrés avec encore moins de retenue que lors du premier film. Il n'est pas question de les cacher, ce qui renforce leur côté animal. De plus, le budget des effets spéciaux semble être supérieur au premier film, ce qui enlève toute inhibition liée aux monstres.
C'est donc un film que j'ai aimé tout autant que le premier. L'histoire contient quelques incohérences liées au suspens voulant être constamment maintenu, mais le développement des personnages et l'émotion permettent de faire oublier ce détail. Ceux qui auront apprécié le premier film aimeront celui-ci.
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