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  • Photo du rédacteurLucas G. Blanchard

The Keep


The Keep est un film bien étrange qui m’a surpris par sa relative obscurité. Malgré des défauts évidents qui peuvent en rebuter plusieurs, c’est un film très intéressant dans l’ensemble et qui aurait dû selon moi amasser un plus grand nombre d’adeptes suite à l’augmentation en popularité de Michael Mann. Malheureusement, je ne suis parvenu à trouver aucune restauration adéquate ni d’autres versions que celle qui parut au cinéma en 1983.


Malgré les grains et le bruit de l’image, la photographie est excellente et les visuels ne déçoivent presque jamais, si l’on oublie quelques rares effets spéciaux qui ont mal vieilli, mais qui donnent au passage un certain charme au film. Ces visuels d’ailleurs, se limitent à la vue du petit village roumain et de son incroyable forteresse. Cet isolement complémente magnifiquement le propos du film et rajoute à la lourde atmosphère qui plane sur le film et domine souvent le scénario.


Pour comprendre ce qui est arrivé à ce scénario énigmatique, d’ailleurs, il faut savoir que le montage original du film, établi par Michael Mann, ne durait pas moins de 210 minutes, ce que le studio ne sembla manifestement pas accepter de sorte que le film qui parut en salle fut coupé de deux heures, donnant ainsi les maigres 90 minutes du film que l’on connait. Inévitablement, le scénario en souffre grandement et il est difficile de suivre certaines scènes et d’accepter la progression des personnages. Si, à certains moments, ce défaut rajoute à l’ésotérisme du film, il mène à une incompréhension difficilement acceptable à d’autres.


On ne peut alors pas s’empêcher de rêver au montage initial du film qui avait tout pour lui, que ce soit un directeur compétent avec une vision claire ou un casting immaculé. On ne peut qu’espérer, aussi, l’existence d’une version complète qui pourra un jour être restaurée afin de redonner vie à un film qui avait tant de potentiel.


Pour ce qu’il est, The Keep n’est pas un mauvais film, car la maitrise se voit tout au long du film, dépassant aisément la grande majorité des films d’horreur de cette époque. Je le conseille donc vivement, avec l’espoir qu’un regain en popularité donnera peut-être naissance au projet de restauration tant espéré.

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